dimanche 13 décembre 2009

THE Verdi Tenor? Non, A Verdi Tenor (Récital Marcelo Alvarez "The Verdi Tenor")

Airs d'opéras de Verdi, extraits de Aida, Un ballo in maschera, Luisa Miller, La forza del destino, Il Trovatore, I Lombardi, Ernani, Don Carlo, Macbeth et Otello.

Programme ambitieux, alléchant mais "légèrement" commun pour le nouveau récital Verdi du ténor argentin Marcelo Alvarez. Un titre assez prétentieux également, pour lequel il faut blâmer certainement davantage la firme Decca que l'artiste, qui est "un" ténor verdien parmi d'autres, mais certainement pas "le" ténor verdien, même du moment.
Verdien? Je tendrais davantage à qualifier Marcelo Alvarez de chanteur "vériste", tant l'imprécision de certaines attaques, la surcharge de certains aigus, le côté appuyé de certains effets, renvoient à une esthétique qui n'est pas tellement verdienne. Au rayon des ténors, un Stefano Secco avec sa tenue stylistique irréprochable (notamment en Gabriele Adorno et surtout Don Carlo), paraît davantage mériter l'appellation "verdienne".
Mais évidemment, Marcelo Alvarez déploie dans ce récital de belles qualités: celles qu'on lui connaît, évidemment, le charme dans la voix, la couleur solaire, la musicalité, les nuances, le phrasé qui se déploie par exemple dans le "Ah si, ben mio" du Trouvère, la diction aussi. Il est en cela bien soutenu par Daniel Oren qui connaît cette musique par coeur.
Mais d'où vient cette légère frustration qui m'a envahi en écoutant ce récital? Du style, davantage vériste que verdien, je l'ai déjà dit; mais aussi d'une propension à pousser ses moyens, qui sont ceux d'un ténor lyrique, et de forcer sa voix, au risque de perdre ses qualités de timbre...Il suffit d'écouter les premières mesures de Celeste Aida pour se rendre compte que l'habit est trop large pour le chanteur. Le programme même du disque est en cause: Luisa Miller, Un ballo in maschera, Macbeth et I Lombardi paraissent des limites à ne pas dépasser pour le ténor.
Las! Il vient d'effectuer une prise de rôle très dangereuse en Andrea Chénier, qui plus est dans l'immense salle de l'Opéra Bastille. Et si le programme de ce récital reflète la volonté du chanteur en termes de rôles à aborder, il y a de quoi frémir! Sa mort d'Otello, où il assombrit artificellement son timbre, quasi barytonnant du coup, devrait le convaincre de ne pas s'y aventurer de sitôt. A signaler que le grave est aux abonnés absents de tout ce récital - preuve s'il en est que les rôles abordés (ou "à aborder) ne sont pas les bons.
Encore un ténor pour lequel je tremble!

Pour écouter ce récital: http://www.musicme.com/#/Compilation/The-Verdi-Tenor-0028947814443.html

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