http://http//danieladessifanpage.blogspot.com/2010/01/soprano-daniela-dessi-quits-opera-after.html?spref=fb
samedi 9 janvier 2010
ZeRIFIFIrelli
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vendredi 8 janvier 2010
TOP 10: 6.Masurca Fogo au Théâtre de la Ville
Quelques jours (semaines?) avant d'assister à ce spectacle au Théâtre de la Ville, nous apprenions le décès de l'immense chorégraphe Pina Bausch. Je n'ai malheureusement pas (encore) vu beaucoup de ses créations, à part sur Youtube, mais cet univers me parle, fait de grâce infinie, d'émotion, de pureté, mais aussi d'un humour et d'une distanciation extraordinaires, le tout dans un habillage esthétique absolument magnifique...Je dois à cette femme deux de mes plus grandes émotions artistiques: la scéance inaugurale de Parle avec elle de Pedro Almodovar, où Pina Bausch danse elle-même Café Muller, sur la plainte de Fairy Queen de Purcell. Une danse venue d'ailleurs, extrêmement corporelle, comme un langage d'une morte qui revient parmi les vivants. La deuxième émotion extrême qui m'a étreint fut provoquée par son Orphée et Eurydice de Gluck à l'Opéra Garnier: la beauté de la scénographie, ainsi que la perfection de la chorégraphie, répondaient idéalement à la splendeur de la musique de Gluck, ce qui m'a totalement fait rendre les armes.
Pina Bausch n'est plus, mais son esprit demeure, la preuve avec cette magnifique soirée au Théâtre de la Ville, avec une troupe en état de grâce: à l'humour très théâtral et extrêmement fin de la première partie de cette promenade sur une plage portugaise, sur des rythmes de fado et de musique latino, répondait une seconde partie de pure beauté, où le temps paraissait comme suspendu et où l'humour laissait place à une profonde émotion.
Merci, Pina.
mercredi 6 janvier 2010
FLOP 5: 4.Annick Massis au TCE
TOP 10: 7.Le Roi Roger à l'Opéra Bastille
mardi 5 janvier 2010
Fabuleuse Ceci!
(TCE, 20 novembre 2009)
dimanche 3 janvier 2010
TOP 10: 8.Don Carlo à Covent Garden
Une affiche prestigieuse qui a tenu toutes ses promesses, dans les ors de Covent Garden, qui ont connu 51 ans plus tôt une production de Don Carlo de légende, réglée par Visconti, avec Jon Vickers, Gré Brouwenstijn, Tito Gobbi et Boris Christoff, entre autres. Eh bien l'équipe réunie à Londres prouve qu'il est possible de distribuer, et magnifiquement, un grand Verdi de nos jours!
Jonas Kaufmann est éblouissant dans le rôle titre, si fin musicien, si nuancé, si à fleur de peau, si magnifique dans son incarnation, si noble aussi...trop parfait? On sent davantage la sensibilité que la fêlure originelle. Mais que de sortilèges dans son chant! Et se plaindra-t-on d'avoir un chanteur trop parfait? A côté de lui, la révélation Marina Poplavskaya, en très gros progrès, port de reine, voix ample et veloutée; Simon Keenlyside en forme exceptionnelle, débordant de vie, de conviction, d'insolence, rendant Posa passionnant de bout en bout; Marianne Cornetti rend entière justice à la tessiture meurtrière et à l'écriture dramatique d'Eboli, assumées avec une arrogance vocale exceptionnelle. Seul point faible de la distribution, Ferrucio Furlanetto qui, s'il connaît son rôle sur le bout des doigts, ne peut camoufler le poids des ans et l'incapacité à se "tenir" stylistiquement au même niveau (exceptionnel il est vrai) que les autres protagonistes. Bychkov sait montrer les mille détails et subtilités de la partition orchestrale, trop sous-estimée encore, et porte les chanteurs à un niveau unique. Une production de Nicholas Hytner qui ne restera pas dans les annales, mais au moins est bien dirigée, et fait exister chaque personnage.
FLOP 5: 5.Les souffrances du jeune Rolando (Werther à l'Opéra Bastille)
Soirée très particulière et prélude à de nombreuses souffrances de la part du spectateur à l'Opéra Bastille à l'occasion de ce Werther. Les échos de la répétition générale étaient catastrophiques, Rolando Villazon, le célèbre ténor mexicain, étant en extrême difficulté, incapable d'arquer le moindre son. Quelle ne fut pas mon extrême surprise de constater qu'au 1er acte, tout était quasi intact: la voix, chaude et ronde, le phrasé, parfois miraculeux, la musicalité, exceptionnelle! Hélas! Trois fois hélas! Cet état de grâce ne dura pas, et plongea Beckmesser dans un état de souffrance totalement indescriptible: phrases hâchées, emportées à l'arrachée, notes aigues craquées, trop basses ou carrément esquivées (voir à 3'11 sur la vidéo), panique perceptible de la part du chanteur, français devenu incompréhensible...tout ce que l'on n'aime pas voir à l'opéra! Ajoutons à cela une dimension "sacrificielle" soulignant de manière totalement effrayante le parallèle entre le personnage, Werther, et le chanteur qui se consume littéralement sur scène, et qui y laisse sa peau. Après cette prodution, Villazon a mis sa carrière entre parenthèses. Souhaitons-lui plus de "sagesse" et de prudence à l'avenir, et un prompt rétablissement.
TOP 10: 9.Pollini Perspectives à la Salle Pleyel
Maurizio Pollini est un artiste fascinant, qui se remet toujours en question, explore sans arrêt de nouveaux horizons. Son "intellectualisme", cette présupposée "froideur" détachée, en ont fait fuir plus d'un. Mais qui pense cela n'a pas entendu au moins deux concerts de son fabuleux cycle "Pollini Perspectives", où justement, le pianiste met en perspective des oeuvres du grand répertoire et des oeuvres plus contemporaines. Le 31 mars, en compagnie de la soprano Petra Lang et de l'Ensemble Intercontemporain dirigé par Pierre Boulez, un concert "Ecole de Vienne" (Schönberg, Berg, Webern) éblouit l'assistance. Et que dire du concert du 13 octobre! Des Chopin sombres et violents, dominés par une Sonate n°2 (la fameuse "Marche funèbre) d'une profondeur inouïe, et mis en perspective avec des oeuvres de Luigi Nono, dont deux sont d'authentiques bijoux: "...sofferte onde serene" où le pianiste se met lui-même en perspective, se retrouvant à jouer avec un de ses enregistrements sur bande magnétique - intense moment d'émotion et de dialogue avec soi-même; et une lamentation pour soprano solo, Djamila Boupacha, oeuvre totalement déchirante, défendu avec une conviction et une sûreté vocale exceptionnelles par Barbara Hannigan.
TOP 10: 10. Vie et destin à la MC 93
Une belle adaptation, par Lev Dodine et la troupe du théâtre Maly de Saint-Pétersbourg, du roman chef d'oeuvre de Vassili Grossman, sorte de Guerre et Paix du XXème siècle, où les personnages sont broyés par leur destin, marqué par la guerre, cette guerre à mort entre l'Allemagne et l'Union soviétique, et les horreurs du stalinisme, avec en toile de fond l'antisémitisme croissant du régime de Staline. Un décor unique, les scènes s'enchaînant avec fluidité, des comédiens défendant avec conviction la théâtralité de ce roman, et surtout de l'émotion, intense à la fin, mais présente tout au long de la pièce, avec la lettre d'adieu d'une mère à son fils, écrite dans le ghetto de Berdychev, et déclamée par la bouleversante Tatiana Chestakova.