Une affiche de prestige qui a tenu - et de loin - toutes ses promesses, voilà qui est assez rare pour être souligné. Dans l'excitation des grands soirs, ce Chevalier à la Rose a marqué les mémoires: Renée Fleming signait son incarnation la plus aboutie de la Maréchale, enfin débarrassée de ses artifices, elle apparaissait sous son vrai jour, et la proximité entre l'artiste et le personnage qui se sent vieillir, était plus que saisissante lors du monologue de l'acte I. De plus, la soprano américaine était dans une forme vocale éblouissante, menant le trio final de main de maître. A ses côtés, Sophie Koch impressionnait d'insolence vocale et de finesse de l'incarnation en Oktavian, et Diana Damrau abandonnait ses habituelles minauderies pour faire preuve d'une magnifique sensibilité en Sophie. Une distribution masculine moins inoubliable, le Baron Ochs de Franz Hawlata tirant son personnage vers la farce de bas étage, à défaut de le tirer vers le haut vocalement; si Ramon Vargas peinait en Chanteur italien, Franz Grundheber faisait étalage de tout son métier et de sa remarquable longévité en Faninal. A noter, un "couple" Annina-Valzacchi absolument extraordinaire, avec Jane Henschel et Wolfgang Ablinger-Sperrhacke.
Dans la fosse, Christian Thielemann, à la tête du Philharmonique de Munich, donnait une lecture très fouillée, contrastée, vivante, rythmée, colorée, en restant attentif aux chanteurs, sans éviter toutefois de les couvrir par moments; une lecture finalement plus allemande que viennoise, ce qui pourrait être interprété comme un contre-sens, mais était assumé avec brio. Et quel final! Un silence magique avant un trio stratosphérique.
Voici le trio final, donné par les mêmes interprètes, quelques jours plus tôt à Baden-Baden, en version scénique:
En attendant Güden II
Il y a 9 ans
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire